VICTOIRE MAGLOIRE DIT WARO

LES 10 ANS DE VICTOIRE MAGLOIRE !

Victoire Magloire dit Waro est une pièce majeure dans le répertoire de la Konpani Ibao, que des centaines de spectateur.ice.s ont vu depuis sa création en 2015. Ici à La Réunion, mais aussi dans l’Hexagone, en Suisse, en Algérie, à Maurice et aux Seychelles. Pour ses dix ans, Victoire Magloire revient au Théâtre sous les Arbres pour trois représentations exceptionnelles. Vous n’allez pas rater ça ?

À quoi ça tient, un destin ? 1914 : Victoire Magloire, modeste agriculteur au Brûlé, est amoureux de Rolande. Il demande sa main à son père, qui la lui refuse au prétexte qu’il ne sait ni lire ni écrire. Le paysan décide alors de descendre dans le chef-lieu, et fait la promesse de revenir en lettré épouser sa dulcinée.
À Saint-Denis, sans argent ni nourriture, Victoire Magloire va de surprises en déconvenues. Le 6 août 1914, suite à la déclaration de guerre de l’Allemagne à la France et à l’ordre de mobilisation générale des armées de terre, de mer et des colonies, il se porte volontaire pour éviter de mourir de faim. Déclaré apte à l’issue de sa visite médicale, Magloire est réformé par l’officier recruteur qui découvre qu’il est daltonien, ce qui mettrait la nation en péril sur le champ de bataille.
En pleurs au sortir de la caserne Lambert, il rencontre Waro, originaire de La Rivière Saint-Louis, qui ne veut plus aller au front. Ils décident de falsifier et d’échanger leurs ordres d’incorporation. Ainsi, Victoire Magloire devient le caporal Ernest Waro dit Ti Kapo.
De bataille en bataille, l’agriculteur réunionnais, usurpateur d’identité en quête de littérisme pour l’amour de Rolande, comprendra à ses dépens que la guerre, traumatisante, cruelle, humiliante et désespérante, n’est pas un jeu.

Victoire Magloire dit Waro rappelle aux Réunionnais.es qu’ils.elles ont probablement un ancêtre ayant combattu pendant la Grande Guerre. La candeur de l’exploitant agricole ne sera pas la moindre de ses armes. Sa naïveté rend amusantes des scènes qui, autrement, ne seraient que barbares et inhumaines. Entre faits réels et comédie populaire, dérision des vanités insulaires et critique d’une nation belliqueuse, la Konpani Ibao dessine une fresque sociale et historique, humble et émouvante, richement documentée, qui nous emmène d’une « petite histoire » vers la grande Histoire. Une expérience théâtrale unique !

UN AUTRE ANNIVERSAIRE : LES 15 ANS DE LA KONPANI IBAO !

2025 : 25 bougies à répartir sur 2 gâteaux !

La Konpani Ibao célèbre cette année deux anniversaires : les 10 ans de Victoire Magloire dit Waro, un spectacle qui lui ressemble : i koz sérié, i fé plèr lo zié, i fé ri la boush ! Une pièce maîtresse qui rappelle aussi aux Réunionnais.es qu’ils.elles sont au cœur de la grande Histoire française. Si vous ne l’avez pas encore vue, sautez sur l’occasion !

Et puis c’est aussi l’anniversaire de la Konpani Ibao : 15 ans !

Depuis sa création en 2010 par trois ancien.ne.s élèves du conservatoire de La Réunion : Valérie Cros, Karen Dardelin et Didier Ibao, diplômé.e.s des premières promotions de la classe d’art dramatique (1999-2000), la Konpani Ibao ancre sa pratique théâtrale sur son territoire, dans la langue créole, les références, les sujets, mais aussi dans l’esthétique et le jeu. Elle développe une proximité avec le public à travers les thèmes abordés, le registre choisi – le plus souvent tragi-comique, ce qui favorise la complicité –, mais aussi, simplement, l’abolition des barrières. Il n’y a ni protocole, ni rituel, ni anonymat.

Les comédien.ne.s accueillent le public, prennent le temps d’échanger avec lui, l’installent, puis se mettent en place et jouent. Tout est simple : des comédien.ne.s, des spectateur.ice.s, du jeu. Tout se construit sous le regard, sur l’instant.
Le public voit le spectacle, mais découvre aussi toutes ses ficelles qui en deviennent spectaculaires. C’est d’ailleurs le jeu entre les différents registres qui participe au plaisir des spectateur.ice.s. : la fiction, la réalité de la représentation et la participation du public se juxtaposent.
Le masque est le passeur/révélateur que la Konpani Ibao a choisi pour créer, révéler, innover dans le théâtre réunionnais. Parce que le masque renvoie à l’essence même du jeu : pas de mimique, pas de commentaire. Il permet de renouveler et de redéfinir au plus juste le texte, le jeu et le rapport au public. Les masques sont les accessoires scéniques qui permettent la transformation totale, l’identification par le public et le passage d’un masque à l’autre sans autre rituel que de l’enfiler ou de l’ôter.

C’est un théâtre de la rupture, de la vivacité, où l’on ne s’appesantit pas, où l’on passe rapidement d’une scène à l’autre, d’une émotion à l’autre, du rire aux larmes, en tentant d’exprimer la poésie ou la folie des auteur.e.s.

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La Konpani Ibao dirige le Théâtre sous les Arbres depuis 2016. Elle est compagnie conventionnée par la Direction des affaires culturelles de La Réunion / ministère de la Culture.